vendredi 21 octobre 2016

7 JOURS POUR FRANÇOIS VILLON Les aigles ont les yeux bleus !

Les précieuses corrections de Lou Saintagne 
sur la page de gauche.
Auteurs, scénaristes et paroliers qui souhaitez soumettre vos textes
à un regard aiguisé, vous pouvez prendre contact avec
  
lou.saintagne@club.fr

Oh ben ça, moi j’ vous le dis… On n’a jamais fini d’apprendre. 
C’est ce que tâche de faire comprendre à Villon le double de sa conscience.
Villon à son écritoire et à gauche :
 La 4ème de couv de François « Villon, corps à cœur »
Grâce aux contributeurs de l’opération Ulule 
J’ai pu placer le CD et les noms des musiciens…



« Le débat du Cœur et du Corps » m’a servi de fil conducteur tout au long de « François Villon, corps à cœur »…
C’est un procédé narratif, un ressort dramatique commode qui m’a permis de faire se retourner le personnage sur des moments précis et marquants de sa vie chaotique.
Dans ce poème d’une modernité absolue, la conscience de Villon l’amène à considérer ses égarements, ses erreurs, ses manques…
Par exemple, et dans une bien moindre mesure, moi qui digitalise ma parole en ce moment, je me rends bien compte que je ne suis pas à l’abri de fautes  d’orthographe, de tournures foireuses, d’expressions inappropriées, sans compter les coquilles, entorses aux règles typographiques etc.
Les accords des participes passés, les noms qui comme dans l’évolution de certains poisscailles, se féminisent au pluriel, les tirets, les mille et une farces de l’accentuation, les jeux de dupes homonymiques…
Rien qu’ des subtilités… des pièges… des inductions plus ou moins contrôlées.
C’est une jungle !… Luxuriante, odoriférante !… Jamais complètement explorée.
Des « King Kong académiques », des « Tarzan du verbe » s’y rencontrent , s’y engueulent, s’y prennent aux cheveux, s’y étreignent, s’y étranglent, s’y étripent…
Notre vieux Cyrano n’a t-il pas cette réplique magnifique :
« Mon sang se coagule en pensant qu’on y peut changer une virgule ! » ?…
Comme Rome, telle que l’a célébrée Fellini, le Français, s’est bâti sur des strates, de vieilles architectures grammaticales, s’est nourri d’apports extérieurs à la circonscription patoisante du pays et continue de le faire.
C’est tout le charme d’une langue vivante, tour à tour capricieuse, évidente, précise, mystérieuse, illogique et même de mauvaise foi.
Je sais bien que les technocrates, les gens sérieux et raisonnables voudraient bazarder toute cette brocante pour que les traducteurs de notices d’aspirateurs de Taïwan et d’ailleurs n’aient plus à se prendre le chou avec un « outil » aussi complexe.
Ben oui, faut qu’ils soient rentables les traducteurs… Les traducteurs comme les autres… Plus le temps d’affiner un propos, de construire une phrase en y amenant un peu de charme, un peu de style… Il faut aller vite… Vite pour gagner encore plus de fric ! Vite pour consommer un tas de cochonneries qui seront déjà périmées à peine touchées.
Tous au S.M.S ! ! Et plus vite que ça ! …
À quoi sert de mettre un peu de forme, un peu d’humanité dans la manière de s’exprimer ?… La vraie clé des clés c’est de se débrouiller pour faire du flouze.
Peu importe comment.
Avec le langage qui s’appauvrit, la pensée rétrécit.
Il me semble que j’enfonce un pont-levis…levé.
Il y a quelques années, Serge Utgé-Royo dont je vous engage à découvrir les chansons fraternelles et insurrectionnelles (et surtout, bien gaulées !) me confiait qu’il était effaré de voir à quel point les gens n’aimaient pas leur langue.
Chaque époque subit ses dominations.
Au 17ème siècle, la langue de Louis XIV rayonnait partout (enfin, « partout où l’on pouvait acquérir du savoir », c’est-à-dire partout mais pour un nombre restreint de privilégiés), puis la Révolution, puis les « hussards noirs de la République » et puis les guerres, les américains… L’anglais.
L’anglais c’est très pratique pour communiquer un peu partout avec n’importe qui et je ne déteste pas en baragouiner trois mots avec des gens de culture et de pays étrangers.
L'anglais remplace finalement l'esperanto dont certains rêvaient dès le 19ème siècle.
Le problème, c’est que nous sommes depuis longtemps déjà, confrontés à un phénomène de « précieuses ridicules »…
« Il n’est bon bec que d’Amérique ! » pourrait écrire aujourd’hui Villon.
Il est du dernier chic d’enregistrer en anglais avec un son « garage », « under -je sais-pas quoi »… Qu’importe puisqu’on pigera que dalle et que, parfois, même les interprètes (si on peut les appeler ainsi) n’entraveront pas plus que nous ce qu’ils dégoisent…
Mais qu’importe ! …
Pour peu que le produit soit bien emballé, qu’il y ait des filles pour tortiller leurs jolis culs dans des clips copiés-collés d’autres clip copiés-collés… et hop, ça ira bien comme ça pour les masses crétinivores !…
Puisqu’on vous dit que c’est de l’Art !
Quand de véritables auteurs comme Bernard Lavilliers ou Hubert-Félix Thiéfaine revendiquent haut et fort leur culture rock et anglo saxonne, ce n’est pas pour prendre la pose. Ils aiment vraiment les Doors et les autres mais jamais, ils ne se sont coupés des Baudelaire, des Lautréamont ou des Hugo et continuent de créer de vraies chansons bien écrites dans des styles qui leur sont très personnels.
Et ils ne s’interdisent pas de frotter le français à l’anglais, à l’allemand, à l’espagnol, au portugais…
Ils aiment leur langue.
Chaque titre de Nougaro démontre que le français swingue.
Il faut juste placer les bonnes syllabes sur les bonnes notes.
Evidemment, ça demande un peu de boulot, un peu de temps…
« Je twisterais les mots s’il fallait les twister » chantait Ferrat dans « Nuit et Brouillard » que Thiéfaine a d’ailleurs, récemment reprise.
Quant à Lavilliers, à l’instar d’un Moustaki ou d’un Pierre Barouh (très grand monsieur !) il a su nous transmettre les merveilles de la musique brésilienne.
Il mentionnera malicieusement cette phrase de Blaise Cendrars sur l’un de ses albums : «  Qu’importe si j’ai pris ce train, puisque je l’ai fait prendre à des milliers de gens ».
Lavilliers qui, lui aussi, a repris « La Ballade des pendus » de Villon et, à ses tout débuts, « Le Christ en boués » de Gaston Couté – ce qui fait un chouette point commun avec Bruno Daraquy ! -
Tout ça pour dire que je n’ai pas très envie de suivre les injonctions des margoulins.
Avec eux, les œuvres de Villon iront rejoindre l’écriture cunéiforme et les hiéroglyphes pour ne plus concerner que les paléographes et les nœuds papillons des chercheurs de l’Institut.
Une poésie intemporelle, profonde, déconnante et intemporelle comme celle de Villon, nous et vous appartient.
La forme ancienne de la langue ne doit pas constituer une barrière infranchissable.
C’est pourquoi, j’ai essayé à travers « François Villon, corps à cœur » de permettre à tout un chacun d’approcher, l’œuvre et le bonhomme. Je dis bien d’approcher car je crois que c’est bien tout ce que l’on peut ambitionner face à une une bio et une œuvre en lambeaux comme la sienne.
Il n’y a pas qu’un « Villon » et les linguistes et médiévistes de tout poil continuent de s’écharper dans des débats sur le sens de tel ou tel vers.
Certains se demandent même si l’un des copistes qui reporta certains vers de certains poèmes n’était pas bourré ou plus communément, abruti.
C’est marrant. C’est intéressant mais ce n’est pas l’essentiel.
L’essentiel, c’est l’ « esprit Villon », sa musique, ses émotions, son ironie qui traversent les siècles comme l’amour.
« L’Amour n’a pas d’âge » a chanté Ferré en mêlant ses mots à « La Ballade des pendus ».
C’est ce que j’ai essayé moi aussi de faire dans le livre-disque qui motive cette suite de billets quotidiens.
Le lecteur est pour moi un ami puisqu’il m’accorde un moment de sa vie pour s’intéresser à ce que je lui raconte. Je le traite donc en ami ce qui implique de lui offrir un texte qui soit le plus possible débarrassé des scories, bêtises, fautes et autres coquilles.
Mais voilà, lorsque j’écris, les bourrasques d’idées embarquent déjà mon cerveau cerf-volant vers d’autres tourbillons mentaux au risque de me rendre inattentif aux multiples règles du français.
J’a beau me relire, je laisse inévitablement passer des choses qui me paraîtront « incroyables » lors d’une relecture ultérieure.
Ça me gêne.
J’attends d’un charcutier qu’il me vendent des bonnes charcutailles, d’un fromager qu’il me mettent sous le pif des fromages affinés avec soin, d’un dessinateur qu’il maîtrise le dessin etc.
Quelqu’un qui prétend faire profession d’écrire doit se soucier de tous les aspects de l’écriture. La grammaire et l’orthographe représentent quelques uns de ces aspects.
J’envie ces cadors qui écrivent des œuvres immarcescibles avec élégance, sans aucune faute et sans la moindre rature.
Ce n’est pas mon cas. Je ne suis malheureusement pas infaillible.
Heureusement, j’ai un joker !
Ce joker, c’est Lou Saintagne ! 


Elle relit d’un œil d’aigle mes élucubrations et pointe impitoyablement chaque espace en trop entre les lettres, chaque accents qui fait le mariole, chaque faute, chaque oubli…
Mieux, sur les choses qui lui paraissent obscures ou mal dites, elle me suggère d’aborder la phrase différemment, sous un autre angle… Et souvent, je me range à son avis.
Il est vraiment plaisant de pouvoir se confronter à quelqu’un de cultivé et dont l’immense savoir en matière de français et des difficultés qui y sont liées me laisse pantois d’admiration.
Il y a longtemps, j’ai eu l’occasion de rencontrer au « Saucisson Club »  (voir le spot du 17 octobre «11 jours pour François Villon)  Jean De France (ça ne s’invente pas !) correcteur chez Glénat. Il m’avait stupéfait par son savoir et ses qualités pédagogiques extraordinaires.
Hé bien, Lou Saintagne est de la même eau, limpide, claire.
Je ne sais comment elle est parvenue à acquérir de telles connaissances mais c’est impressionnant !
Je vous l’affirme : Les aigles ont les yeux bleus !
Quand j’ai opéré les corrections, j’ai toujours l’impression que Lou vient de me passer un coup de peigne dans la tignasse, qu’elle a mouché mon nez, remonté mes chaussettes et qu’elle me dit : « C’est bon. Maintenant, tu peux aller présenter ton bouquin. »
Elle m’a souvent évité d’avoir l’air con, (ce dont je lui suis fort reconnaissant).
Comme je suis un garçon partageur, j’engage les auteurs qui voudraient eux aussi déjouer les pièges de notre belle langue à se mettre en rapport avec elle.
Pour une somme on ne peut plus raisonnable, ils pourront bénéficier d’un savoir rarissime (Lou a notamment et entre autres, corrigé le livre « L’air et la chanson » de Pierre Philippe qui, pour moi et pour pas mal d’autres, est lui-même une espèce de « Monstre de littérature et de culture ». Parolier de Jean Guidoni et de Juliette, il fera triompher celle-ci en 2006 aux Victoires de la Musique en  avec « Rimes féminines »).
Donc, avis aux amateurs : on peut joindre Lou Saintagne à cette adresse mail lou.saintagne@club.fr
Mais où donc as-tu rencontré cette perle rare ?… me direz-vous.
J’en ai déjà un peu parlé précédemment.
C’est Lulu Borgia dont j’écrivais les chansons qui me dit un jour, j’ai vu hier soir le spectacle d’une fille qui s’appelle Lou Saintagne. Elle aime vraiment nos chansons et elle souhaiterait qu’on lui en fasse… Tu devrais aller la rencontrer. Elle se produit au Sentier des Halles dans « Les progrès d’une garce ».
Intrigué, je me rendis le soir suivant au Sentier des Halles.
Et Badaboum ! Je vois surgir une tornade rousse au milieu d’un quatuor à cordes. D’entrée, je vois qu’elle sens partie d’une race en voie d’extinction : les véritables interprètes comme Gréco, comme Guidoni ou la beaucoup trop rare Florence Pelly.
Philippe Meyer ne s’y trompera pas qui la programmera à plusieurs reprises dans son émission « La prochaine fois, je vous le chanterai » sur France Inter.
Ce soir-là, Lou interprétait entre autres du Mac Orlan et du Pierre Philippe.
Et à la fin du spectacle, un peu comme pour Daraquy, je n’ai pas osé l’aborder vu qu’elle était en train de discuter avec Pierre Philippe et l’artiste qui en scène, surpasse pour moi tous les autres : Jean Guidoni.
Je ne me voyais pas, la barbe enfarinée, arriver au milieu de ces pointures et dire « Salut les aminches ! Vous savez qu’ j’écris moi aussi des chansons et blablabla…. »
Je filai donc comme un pet sur un toile cirée en remettant la rencontre à plus tard.
Je vis Lou quelques jours après et elle me confirma qu’elle avait non seulement envie d’interpréter quelques titres du répertoire de Lulu mais qu’elle voulait qu’on lui en crée.
Elle reprendra plusieurs titres de Lulu Borgia comme « La Tanga », « La Java des hommes » et c’est comme ça, qu’on lui écrira « Bébert et moi », un braquage foireux par un couple de bras cassés.
Petit à petit, son répertoire s’est nourri de nouvelles chansons dont les musiques furent composées par un certain Malto (« Le Désossé », « Amnésie ») voir http://www.tousenlive.com/lousaintagne
Au mur de « La Soupe aux choux » à Bourges, les planches de « La Légende Dorée » (dessin Le Discot) ne laissent pas Juliette indifférente.
http://www.dailymotion.com/GLENATBD/video/x6zdpq_clip-legende-doree_fun
Puis la chanteuse Juliette mit en scène le spectacle qui fut  présenté à l’occasion du Printemps de Bourges 2010.
Lou s’est depuis produite dans divers endroits dont « Le Zénith » de Lille en première partie de Richard Bohringer.

Comme Bruno Daraquy, elle fut  également de la fête lors des « journées bibinictines » que j’avais organisées avec la ville de Dun-sur-Auron.





Sa prochaine actualité c’est la création de « Monstersongs » répertoire pour lequel nous avons effectué un petit galop d’essai aux « Rencontres de l’illustration et de la BD » au Château de la Forêt à Livry-Gargan.
« Monstersongs » est un répertoire de chansons consacrées au fantastique dont beaucoup constituent les adaptations d’histoires tirées des albums « Monsterland »  que j’ai publiés avec Olivier Le Discot et dont le tome 2 vient de sortir chez Yil édition.
Les autres chansons sont inspirées de contes de Poe, Sand et Maupassant…
Les musiques, comme pour le Villon sont de mon camarade Malto.
Je vous en reparlerai bientôt car une plaquette et un disque sortiront prochainement chez Yil.
Premier galop d’essai pour Lou Saintagne et « Monstersongs »
aux « Rencontres de l’illustration et de la BD »
au Château de la Forêt à Livry Gargan
en présence de Môssieur Jean-Pierre Dionnet
En attendant vous pouvez écouter quelques titres ici :
… et en apprendre plus ici :


Bon c’est pas tout ça, vous avez peut-être autre chose à faire que de lire mes mémoires plaine deux fotts dorteaugraffes…

Par exemple, vous pourriez aller faire un tour sur Ulule http://fr.ulule.com/francois-villon/ et continuer à participer pour que  Bruno Daraquy et moi parvenions (enfin ! ) à monter le spectacle « François Villon, corps à cœur » tel que nous l’avons conçu  à l’origine.









Un immense MERCI à tous ceux qui nous ont aidés à financer l’enregistrement du disque pour lequel Bruno et les musiciens rentrent en studio le 30 octobre.
Pour ceux qui découvrent cette page ou qui arrivent en cours d’opération, vous pouvez lire l’article que le progrès a consacré à Bruno Daraquy et à « François Villon, corps à cœur » ici   http://www.leprogres.fr/loire/2016/10/11/sur-les-traces-de-francois-villon  ainsi que le papier de Michel Kemper consacré à la création de « Frères humains, 17 chansons autour de François Villon »
ici http://www.nosenchanteurs.eu/…/bruno-daraquy-pcc-francois-…/ 
On peut suivre l’évolution de l’opération et aussi trouver des extraits du livre, des illustrations et des documents sur :
http://jp-joblin.blogspot.com
https://www.facebook.com/spectaclesbrunodaraquy/?fref=ts
https://www.facebook.com/Jean-Pierre-Joblin-textes-et-des…/…
Vous pouvez en apprendre encore plus sur ce projet et le futur spectacle qui en découlera en écoutant Bruno Daraquy vous en parler de vive voix dans l’émission de « La clé des ondes ». Il suffit de cliquer sur ce lien : 
https://www.youtube.com/watch?v=pJrGeI5eO-M
Un petit teaser, vous permet également d’entendre des extraits de chansons enregistrés pendant des répétitions.
https://www.youtube.com/watch?v=MS90RUzfXYs
















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