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Parmi les nombreux « cadeaux » destinés
au souscripteurs du financement participatif sur http://fr.ulule.com/francois-villon/ Il y aura cette illustration en noir et blanc et en couleurs selon qu’elle soit traitée en carte postale ou en A3… |
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La version couleur qui diffère un poil de la précédente… |
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Le crayonné |
C’était peut-être en 69 ou
au tout début des années 70…
C’était les « Grandes
Vacances ». C’était l’été. C’était
l’enfance.
C’était la ferme des
grands-parents à La Chapelotte (18) à deux « bouch’tues » de
Sancerre !
Des gloussements de poules…
de temps en temps, un meuglement, des bêlements de chèvres dans le « Champ
Ronceux », un chien, au loin, par delà les étangs…
Cet après-midi là, je ne
sais plus pourquoi, j’étais entré dans « la laiterie », la pièce la
plus fraîche et la plus sombre du bâtiment.
Si l’on y trouvait
effectivement des fromages à l’abri des bestioles, l’endroit servait un peu de
débarras… Boutanches, vieilleries, paperasses et magazines.
Ce coin était plus
particulièrement intéressant car mon oncle y entreposait ses
« Zembla », « Cap’tain Swing » et autres « Blek le
Roc »… des petits formats noir et blanc édités par « Mon
Journal »… Dessous ces désormais « classiques », j’aperçus un
gros album, un gros recueil de Mickey.
Je commençai à feuilleter le
volume.
Les Rapetout…Picsou…Donald…
Mickey avec Minnie sortant de leur jolie maisonnette «rose-bonbon » dans
une jolie voiture rose-bonbon…
Nettement plus
déconneurs : « Pim, Pam, Poum » !
Et puis, au milieu de toutes
ces cartooneries sympatoches : LUI !… EUX ! !… HAROLD
FOSTER et son « PRINCE VALIANT » (l’orthographe de ce nom
m’intriguait beaucoup à l’époque)…
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Celui qui mit le feu à la poudre de mon imagination : Harold Foster ! |
Wooooooaaaah ! Quel
choc ! Comment un être humain pouvait-il dessiner comme ça ? Qualité
du trait… Précision des ombres… Mouvements dynamiques… Folies
architecturales… !
Et puis, le Moyen âge… Un
Moyen âge hollywoodien, certes, mais complètement envoûtant !
Tout à coup, il me semblait
que la vieille ville où j’étais né, faisait écho aux châteaux, aux ponts de
pierre que traversait le héros de Foster.
Il faut dire que j’ai ouvert
les yeux dans une maison du 16ème siècle à Dun-sur-Auron, au sud de
Bourges. Située au 51 de la « Grande Rue », cette demeure portait
jadis le nom d’ « Hôtel du Bœuf-couronné ».
De la pierraille… Une tour
extérieure qui menait aux chambres par un escalier en colimaçon et puis, comme
un chemin de ronde sur toute la longueur de la cour toute en longueur… Ce
passage longeait « la chambre-à-farine » car mes parents étaient
boulangers.
N’en déplaise à
Chateaubriand, c’était mon château de
Combourg » à moi… même si je ne pense pas que François-René ait connu les
cagouinces au fond de la cour.
Vous y aviez le cul
au-dessus d’un… « vide »…. Une espèce de… salle ( ?…) de grotte
à crotte… de cavité souterraine d’où remontait parfois un petit vent glacé qui
vous incitait à vous torcher au plus vite avec des lambeaux du « Berry Républicain ».
Un enchantement !
Ajoutez à ça qu’un autre
souterrain (c'était peut-être le même) partait de la
cave pour circuler comme plusieurs autres dans les entrailles de la ville et
vous comprendrez pourquoi j’avais des prédispositions à devenir
« foutrement moyenâgeux ».
Et Foster qui venait
m’allumer l’imaginaire avec ses dessins somptueux !…
J’ai lu quelque part
qu’André Juillard (immense artiste de BD dont j’ai déjà parlé précédemment)
avait - lui aussi - été marqué par le maître américain.
Et puis j’ai lu Blake et
Mortimer. « La Marque Jaune » of course, mais aussi « Le Piège
Diabolique » dans lequel Jacobs développe le thème de la machine à
remonter le temps.
Il y a une séquence qui se
déroule au Moyen âge pendant une révolte de serfs que je trouve épatante !
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L’incontournable ! Le légendaire Edgar-Pierre
Jacobs (dont je partage le jour d’anniversaire (mais pas l’année –heureusement pour ma pomme- !) |
Puis, je découvris dans le journal « Tintin », « Chevalier Ardent » de François
Craenhals (Casterman), il y avait dessiné un duel à l’épée sur un carrelage. Ce qui
rendait cette scène tout à fait dynamique et graphiquement surprenante.
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« Chevalier Ardent » de François
Craenhals… Sa manière de jouer avec la lumière, comme les graveurs du 19ème siècle en exécutant un encrage modelé au trait m’a toujours épaté. |
Puis, je vis qu’un certain Gilles Chaillet
reprenait le personnage de Lefranc, créé par Jacques Martin dans une aventure
qui demeure pour moi l’une des meilleures de la série « Les Portes de
l’Enfer ». J’ignorais alors que je travaillerais bien des années plus tard
avec Gilles qui m’enseignerait les lois de la perspective appliquées à la BD
que Martin lui avait lui-même transmises après les avoir empruntées à la
Renaissance Italienne…
Pendant quelques albums,
comme assistant-décors, j’ai pu décortiquer l’architecture médiévale et voyager
dans les images en l’excellente compagnie de Chantal et Gilles Chaillet … et de
Vasco (Le Lombard) ! (Chantal est
coloriste et actuellement co-scénariste).
J’ai particulièrement aimé
travailler sur les albums « Sortilèges » et « Les Fossoyeurs de
Belzébuth » pour lequel j’avais suggéré à Gilles de placer le casque à
bassinet en couverture.
J’ai le souvenir de quelques
poilades mémorables avec eux, notamment un « concours du disque le plus
nul » … Je crois entendre la voix de Gilles barytonner de là où il est que
j’en fus le vainqueur !
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Les crayonnés des décors que
j’ai réalisés
pour les albums de Gilles
Chaillet :
« Les fossoyeurs de
Belzébuth » et « Sortilèges »…
J’ai eu
le temps d’étudier l’archi médiévale… |
Et puis François Bourgeon,
après s’être fait remarquer avec son extraordinaire « Les Passagers du
Vent », sortit « Les compagnons du crépuscule » en trois tomes chez Casterman. Le dernier
tome « Le dernier chant des Malaterre » est un chef d’œuvre absolu.
Le dessin y est précis, d’un réalisme saisissant et extrêmement impressionnant.
A regarder sa citadelle, l’hiver, on a froid.
Comme Umberto Ecco et
Jean-Jacques Annaud venaient de sortir « Le Nom de la Rose », il règne
dans tout l’album une ambiance très proche de celle du film avec Sean Connery
qui y interprétait un moine enquêteur : Guillaume de Baskerville. (On
s’amusera de l’allusion du facétieux et très érudit Umberto).
Et puis, il me faut parler
ici d’une immense pointure de la Bande Dessinée ! Monsieur Hermann !
Prodigieux dessinateur enfin distingué cette année (après 40 ans d’albums
extraordinaires) par le Festival d’Angoulême.
Porté par la vague de la BD
historique dans les années 80, il a avec « Les Tours de Bois-Maury »
(Glénat) dépeint un Moyen âge, cradingue, âpre, sanglant, poussiéreux, boueux,
un « Moyen âge spaghetti » comme l’écrivirent certains journaleux. Un
Moyen-âge aux antipodes de ce qui m’avait séduit chez Foster et pourtant, les
recherches et les trouvailles graphiques d’Hermann, son passage à la
« couleur directe » et sa maîtrise de l’aquarelle ne peuvent
qu’entraîner enthousiasme, admiration et respect !
J’ai déjà évoqué les albums
« Borgia » (Drugstore) de Milo Manara et Alejandro Jodorowsky. Ce vieux Renard de Jodorowsky s’y entend
pour capter l’attention et ne plus la lâcher, quant à Manara, on demeure
vraiment sonné devant la beauté de son dessin, les ambiances fiévreuses qu’il
sait rendre et la beauté de ses courtisanes, bien sûr.
Tout ce théâtre de
cruauté, de truculence et d’érotisme apparente cet univers à celui de Villon.
Villon pour lequel je
m’emploie, moi-aussi, à réaliser quelques images « marquantes »…
Marquantes comme les
chansons qu’interprètera Bruno Daraquy sur le CD joint au livre si toutefois,
nous parvenons à réunir les fonds nécessaire sur Ulule…
Alors… Contributeurs
potentiels… Amis… Lecteurs… Donneurs de coups de pouces à un projet singulier
et non formaté, rendez-vous sur :
Un grand Merci à tous ceux
qui nous ont aidés, nous aident et nous aideront !
En plus des « surprises » que l’on vous réserve
prochainement, vous pouvez suivre l’évolution de l’opération et aussi trouver des extraits du livre, des
illustrations et des documents sur :
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