financement participatif sur
http://fr.ulule.com/francois-villon/
« Témoin :
l’abbesse de Pourras
Qui fut, qui reste et
restera
La plus glorieuse putain
De moines du quartier
latin. »
Georges Brassens « Le Moyenâgeux »
Le 5 juin 1455, au soir de
la Fête Dieu, Villon vient de mettre un coup de dague à Sermoise, un moine
maquereau qui lui a entaillé la lèvre pour une histoire de fille. Bien que
blessé mais devenu fou furieux, le moine poursuit François dans le cloître de
l’église Saint-Benoit.
Villon prend alors une
grosse pierre et l’abat sur la tonsure du moine qui agonise bientôt à ses
pieds.
Dès lors, François, pris de
panique, décide de se mettre au vert.
Il quitte Paris.
Après quoi, des faits plus
ou moins légendaires vont s’entremêler aux informations purement historiques.
C’est là tout le charme de
l’histoire de Villon.
Il écrit dans « Le
Testament » :
« Item, donne à Perrot
Girart,
Barbier juré de
Bourg-la-Royne,
Deux bassins et un coquemart
(récipient à eau)
Puis qu’a gaignier met telle
peine. (puisqu’il court après les sous)
Des ans y a demie
douzaine (il y a environ six ans)
Qu’en son hostel de cochons
gras
M’apatella (me reput) une semaine
Tesmoin : l’abbesse de
Pourras » (J’en prends à témoin l’abbesse de Port-Royal)
Pierre Michel dans ses
annotations des œuvres de Villon, laisse entendre que ce Perrot Girart aurait
tenu une maison de passe à Bourg-la-Reine.
Certaines interprétations
voient dans les « deux bassins et le coquemart », de quoi prendre le minimum de précautions
hygiéniques avant d’aller tringler « les fillettes ».
Et puis
« coquemart » évoque le
volatile dont le passe-temps favori est de sauter les poules…
Et puis « coquemart »
sonne comme « braquemart » qui, au Moyen âge désignait également
l’épée.
Et puis dans le vers
« Puis qu’à gaignier met telle peine », certains voient l’affirmation
de l’âpreté au gain de Perrot -sans doute très prompt à encaisser le prix de la
passe -…
Villon dit ensuite qu’il a,
six ans auparavant, été nourri de cochons gras par le même Perrot…
A moins que par « son
hostel de cochons gras » il ne faille entendre, « son bordel de
paillards pansus »…
On est fort tenté de le
croire puisqu’il dit que l’abbesse de Port-Royal fut témoin de tout ça !
C’est pittoresque. C’est
gaulois. Et ça vous a tout l’attrait canaille d’une chanson de salle de garde.
Mouais…
Le médiéviste Jean Favier se
montre nettement plus réticent à affirmer que François aurait rencontré cette
fameuse abbesse libertine.
Il faut, je pense, voir là,
une plaisanterie de Villon.
Sans doute, s’est-il caché à
Bourg-la-Reine (que l’on nommait familièrement Pourras) pendant 7 mois.
Sans doute trouva-t-il
refuge chez Perrot Girart qui était peut-être tenancier de bordel…
La réputation de Huguette Du
Hamel, abbesse de Port-Royal s’apparentait aux peopleries qui fleurissent
autour de D.S.K.
Dire, qu’on a rencontré
l’abbesse à Port-Royal, c’est comme raconter à quelqu’un qu’on est tombé nez à…
nez avec le queutard au peignoir léopard, au Carlton lors d’une soirée
lilloise.
La blague est tentante…
Ce qui est vrai c’est que la
belle Huguette, partageait volontiers… sa couche et refilait contre argent
sonnant et trébuchant de jeunes nonnes à qui elle faisait prendre des bains en
compagnie de vieux dégoûtants.
Fille d’abbé, entrée en
religion vers 1439, Huguette Du Hamel devînt abbesse de Port-Royal à la mort de
Michelle de Langres en 1454.
L’abbesse avait déjà une
réputation de chaudasse notoire.
Après les ravages de la
guerre, elle relança l’activité de l’abbaye avec une première novice et puis
tout un petit groupe.
L’abbesse avait un amant
régulier en la personne d’un certain Maître Baudes qu’elle avait établi comme « procureur de l’abbaye ».
Maître Baudes rendait
souvent visite à l’abbesse qui venait le voir à Paris… Tous deux « se
frottaient leur lard et jouaient au jeu de la bête à deux dos » (Rabelais
« Gargantua ») , exécutaient
« le demi-tour sur la carpette et le petit train japonais » ! (Jean
Yanne « Rouvrez les Maisons »).
Pendant 15 ans, tribade parmi les tribades, la « gaite »
Huguette, courut joyeuses et gaillardes assemblées, et brilla dans les
amoureuses lices et ce que l’on n’appelait pas encore « partouzes ».
Et puis, un beau jour, elle
parti, la cuisse légère avec la caisse de l’abbaye sous le bras et son amant du
moment sous l’autre.
Cette histoire d’abbesse
débauchée qui aurait, comme ça, nourri Villon en lui offrant les multiples
réconforts de ses nonnes délurées, m’a toujours laissé dubitatif…
Quand je pense à ça, je
revois toujours la séquence du « Sacré Graal » des Monty Python où
sir Galahad à qui le graal est apparu au dessus d’un couvent, toque à la porte
du saint lieu. C’est alors que les battants s’ouvrent sur de jeunes novices
dont les anatomies sont à peine voilées par de fines chemises. Et toutes sont
excitées comme des puces devant le chevalier de la roun’d taïbol !
C’est drôle, fantasmatique…
mais je doute que François Villon ait connu un jour pareille situation…
Je ne pouvais toutefois
dédaigner l’évocation de cette figure truculente. C’est pourquoi j’ai
représenté l’abbesse au bain avec l’une des novices… Elles semblent inviter le
lecteur à les rejoindre dans l’étuve.
Les étuves de Paris (bains
publics) étaient de hauts lieux de débauche et l’on y bâfrait, buvait, jouait,
fixait des rendez-vous galants ou d’affaires diverses.
Parmi les chansons que nous
prévoyons d’enregistrer, Bruno Daraquy et ses musiciens en interprètent une en
mode polyphonique « Jenin l’Avenu ».
Villon écrivit ce rondeau
satyrique, en jouant sur les sons « L’Avenu » « là venu »
et « lave nu ».
A l’époque, Jenin était
synonyme de cocu.
Jénin l’avenu c’est celui
qui étant avenu au mauvais moment, demeure ébahi devant la preuve incontestable
de son cocufiage.
Il demeure bouche bée, l’air
crétin.
« Jenin l’Avenu
Va-t-en aux étuves
Et te laves nu
Jenin l’Avenu
Lave-toi tout nu
Baigne-toi dans les
cuves !
Jenin l’Avenu
Va-t-en aux étuves… »
Le conseil que donne Villon
à l’infortuné, n’est pas d’ordre hygiénique mais curatif.
En effet, les bains chauds
dans les étuves étaient censés soigner la vérole.
En
ce 36ème jour d’avant la fin
de l’opération Ulule pour que Bruno Daraquy puisse enregistrer le fameux disque
sur Villon dont nous rêvons et qui accompagnerait le livre « François
Villon, corps à cœur » nous espérons que l’enthousiasme des contributeurs
ne va pas retomber.
N’hésitez
pas à jeter un œil sur http://fr.ulule.com/francois-villon/
et cinq, dix,
quinze, trente… euros dans notre sébile
Faites
connaître l’opération autour de vous.
J’exprime
mes plus vifs remerciement à tous ceux qui y ont déjà participé un peu ou
beaucoup.
D’un point de vue « stratégique », la production du disque
est très importante car elle va nous permettre de toucher certaines «
grosses » antennes de radio et de présenter l’ouvrage dans les festivals
et lieux de spectacle en plus des salons du livre « classiques ».
C’est une vraie et belle aventure que je voulais voir se
concrétiser depuis longtemps. Elle n’a jamais été si près d’aboutir grâce
aux talents conjugués de Yil, de Malto, du grand Bruno Daraquy et de ses
musiciens : Laurent Bézert et Thomas Garrigou !
Vous pourrez suivre la
progression de l’ouvrage mais aussi trouver des extraits du livre et des
documents sur le Paris de Villon sur :
Vous pouvez lire l’article
que Michel Kemper consacra au spectacle « Frères humains, 17 chansons
autour de François Villon, ici : http://www.nosenchanteurs.eu/index.php/2012/04/29/bruno-daraquy-pcc-francois-villon/
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36 jours encore pour réunir les fonds pour l’enregistrement
du disque… Alors…
http://fr.ulule.com/francois-villon/ |
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Ajouter une légende |
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Le plus beau sourire de l’abbesse Huguette Du Hamel.
Crayonné et finalisation…
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Ajouter une légende |
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Extrait de « Sur les pas de François Villon »
bio
mêlant texte, roman-photo, BD et illustrations
réalisés avec les élèves de 5ème
6 du Collège Eric Tabarly
de Pavillons-sous-bois en 2014/2015 pendant un
parcours
artistique proposé par l’association Bulles Zik
et le Conseil général
de la Seine-Saint-Denis.
Les photos sont de Claire Xavier http://clairexavier.blogspot.fr
Et c’est Tony de la troupe d’escrime artistique « Les
frères de Lices »
d’Aulnay-sous-bois http://freresdelices.e-monsite.com/
qui tenait le rôle de Villon dans l’altercation
qui devait
se terminer par le meurtre du prêtre Sermoise.
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Un barbier tel que celui chez qui Villon courut se faire
recoudre
en déclinant une fausse identité : Michel Mouton.
(Source doc :
« Les hommes du Moyen âge » de
Florent Véniel éditions errance)
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Les activités d’un barbier… |
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financement participatif sur http://fr.ulule.com/francois-villon/ |
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