lundi 10 octobre 2016

18 JOURS POUR FRANÇOIS VILLON… « Sur le Noël, morte saison, que les loups se vivent de vent… »



« Les loups sont entrés dans Paris ! » chantait Reggiani dans la fameuse chanson
d’ Albert Vidalie et Louis Bessière (écouter également la reprise fabuleuse qu’en a fait Juliette).
Oui, dans Paris, les loups y sont entrés à plusieurs reprises.
En l’hiver 1438, des meutes pénétrèrent dans les faubourgs et firent des victimes.
Les rigueurs climatiques et les troubles de la guerre sont bons pourvoyeurs de viande froide.
Les écoliers devaient être terrorisés lorsqu’au détour d’une église, derrière la margelle d’un puits ou dans l’ombre d’une ruelle, pouvait surgir l’un de ces monstres.
Des chroniques de l’époque rapportent les méfaits d’un animal surnommé Courtaut.
Villon n’avait alors que cinq ans mais ces faits semblent l’avoir impressionné.
Il écrit au début du « Lais » :
« En ces temps que j’ai dit devant,
Sur le Noël, morte saison,
Que les loups se vivent de vent
Et qu’on se tient en sa maison… »


C’est donc dans cet esprit que j’ai voulu aborder « Harloup ! »
La version interprétée par Daraquy, donne à ce titre un côté extrêmement sombre alternant déclamation morbide et emballement sauvage, comme s’il s’agissait d’une traque.
Et les percussions de Thomas Garrigou sonnent comme pour une mise à mort.

« Par les sanglantes nuits de la morte saison
Je me souviens du loup que l’on nommait Courtaut 
Avec sa queue coupée et ses dents de démon,
Il se moquait des crocs des mâtins les plus gros »
« Harloup ! » (Joblin / Malto)



Quelques colliers de chiens destinés à les protéger
de la morsure des loups qui attaquent à la gorge.
On peut en voir au Musée de la Chasse à Paris
ou encore au Musée du Loup en Bretagne.

« Par la sanglante nuit » faisait alors partie des jurons courants.
Dans le contexte, l’expression prend toute sa signification dramatique.
La queue du loup fut coupée par un boucher, mais la bête parvint à sauver sa peau.
« Toute bête garde sa pel ! » affirmera Villon dans « Question au clerc de guichet »  

La thématique du loup m’intéressait.
Elle instille une déstabilisation, une peur panique devant la sauvagerie incontrôlable, l’inconnu… le non humain.
Sexe, sauvagerie, inconnu, contes… De la peur du loup, la psychanalyse a fait ses choux gras. Il semble que ce soit ancré au plus profond de nos cerveaux.
Pour moi, il était intéressant d’établir des parallèles entre les coquillards et le loup et pourquoi pas le mauvais garçon que fut Villon et le loup.
Ce texte m’a permis de mettre en scène différents personnages de la société de l’époque confrontés à la peur.

D’ailleurs, le thème est tellement intéressant scénaristiquement et graphiquement parlant que je l’ai développé dans un roman graphique dessiné par mon co auteur et ami, Olivier Le Discot.
Il verra peut-être le jour en 2017, si les éditeurs à qui j’ai envoyé le dossier consentent à me répondre…

Pour l’heure, Bruno Daraquy et moi ne sommes pas encore tout à fait parvenus à réunir les fonds qui nous permettront d’enregistrer les 17 chansons autour de François Villon afin de pouvoir joindre le CD au livre illustré qui sortira prochainement chez Yil édition.
Alors, s’il vous vient l’envie de nous aider un peu… beaucoup… n’ hésitez pas à rejoindre le groupe d’amis qui soutient le projet sur Ulule :

Un grand merci à ceux qui nous ont aidés, nous aident ou nous aideront !


Il ne nous reste à peine plus que deux semaines…
On peut suivre l’évolution de l’opération et aussi trouver des extraits du livre, des illustrations et des documents sur :


Vous pouvez en apprendre plus sur ce projet et le futur spectacle qui en découlera en écoutant Bruno Daraquy vous en parler de vive voix dans l’émission de « La clé des ondes ». Il suffit de cliquer sur ce lien :


Un petit teaser, vous permet également d’entendre des extraits de chansons enregistrés pendant des répétitions.















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