« Les loups sont entrés dans Paris ! » chantait
Reggiani dans la fameuse chanson
d’ Albert Vidalie et Louis Bessière (écouter également la reprise
fabuleuse qu’en a fait Juliette).
Oui, dans Paris, les loups y sont entrés à plusieurs reprises.
En l’hiver 1438, des meutes
pénétrèrent dans les faubourgs et firent des victimes.
Les rigueurs climatiques et
les troubles de la guerre sont bons pourvoyeurs de viande froide.
Les écoliers devaient être
terrorisés lorsqu’au détour d’une église, derrière la margelle d’un puits ou
dans l’ombre d’une ruelle, pouvait surgir l’un de ces monstres.
Des chroniques de l’époque
rapportent les méfaits d’un animal surnommé Courtaut.
Villon n’avait alors que
cinq ans mais ces faits semblent l’avoir impressionné.
Il écrit au début du
« Lais » :
« En ces temps que j’ai
dit devant,
Sur le Noël, morte saison,
Que les loups se vivent de
vent
Et qu’on se tient en sa
maison… »
C’est donc dans cet esprit
que j’ai voulu aborder « Harloup ! »
La version interprétée par
Daraquy, donne à ce titre un côté extrêmement sombre alternant déclamation
morbide et emballement sauvage, comme s’il s’agissait d’une traque.
Et les percussions de Thomas Garrigou sonnent
comme pour une mise à mort.
« Par les sanglantes
nuits de la morte saison
Je me souviens du loup que
l’on nommait Courtaut
Avec sa queue coupée et ses
dents de démon,
Il se moquait des crocs des
mâtins les plus gros »
« Harloup ! » (Joblin / Malto)
![]() |
Quelques colliers de chiens destinés à les protéger
de la morsure des loups qui attaquent à la gorge. On peut en voir au Musée de la Chasse à Paris ou encore au Musée du Loup en Bretagne. |
« Par la sanglante
nuit » faisait alors partie des jurons courants.
Dans le contexte,
l’expression prend toute sa signification dramatique.
La queue du loup fut coupée
par un boucher, mais la bête parvint à sauver sa peau.
« Toute bête garde sa
pel ! » affirmera Villon dans « Question au clerc de guichet »
La thématique du loup m’intéressait.
Elle instille une déstabilisation, une peur panique devant la
sauvagerie incontrôlable, l’inconnu… le non humain.
Sexe, sauvagerie, inconnu, contes… De la peur du loup, la
psychanalyse a fait ses choux gras. Il semble que ce soit ancré au plus profond
de nos cerveaux.
Pour moi, il était intéressant d’établir des parallèles entre les
coquillards et le loup et pourquoi pas le mauvais garçon que fut Villon et le
loup.
Ce texte m’a permis de mettre en scène différents personnages de
la société de l’époque confrontés à la peur.
D’ailleurs, le thème est tellement intéressant scénaristiquement
et graphiquement parlant que je l’ai développé dans un roman graphique dessiné
par mon co auteur et ami, Olivier Le Discot.
Il verra peut-être le jour en 2017, si les éditeurs à qui j’ai
envoyé le dossier consentent à me répondre…
Pour l’heure, Bruno Daraquy et moi ne sommes pas encore tout à
fait parvenus à réunir les fonds qui nous permettront d’enregistrer les 17
chansons autour de François Villon afin de pouvoir joindre le CD au livre
illustré qui sortira prochainement chez Yil édition.
Alors, s’il vous vient l’envie de nous aider un peu… beaucoup… n’
hésitez pas à rejoindre le groupe d’amis qui soutient le projet sur
Ulule :
Un grand merci à ceux qui nous ont aidés, nous aident ou nous
aideront !
Il ne nous reste à peine plus que deux semaines…
On peut suivre l’évolution de l’opération et aussi trouver des extraits du livre, des
illustrations et des documents sur :
Vous pouvez en apprendre plus sur ce projet et le futur spectacle
qui en découlera en écoutant Bruno Daraquy vous en parler de vive voix dans
l’émission de « La clé des ondes ». Il suffit de cliquer sur ce
lien :
Un petit teaser, vous permet également d’entendre des
extraits de chansons enregistrés pendant des répétitions.
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