mercredi 21 septembre 2016

37 JOURS POUR FRANÇOIS VILLON « Dame du Ciel, Régente Terrienne… »


financement participatif sur http://fr.ulule.com/francois-villon/

« Dame du ciel, régente terrienne
Emperiere des infernaux paluz,
Recevez moy, vostre humble crestienne,
Que comprise soye avec vos esleuz »

« Ballade pour prier Notre Dame »

Ce sont les mots que Villon place dans la bouche de sa mère pour s’adresser à la Vierge.

Et ça veut dire en français contemporain :

« Dame du ciel, reine de la terre,
Impératrice des marais infernaux,
Accueillez-moi, votre humble chrétienne,
Parmi vos élus. »

Le peu que l’on sait d’elle, c’est qu’effectivement, elle était humble, sans instruction et sans doute fort pieuse.
Au moutier des Célestins dont elle était paroissienne, elle pouvait voir une fresque représentant l’Enfer et le Paradis.
Un voyageur en fit cette description :
« Aux Célestins est paradis et enfer en painture avec autres pourtraictures en un cuer, à part. Item, devant le cuer de l’église, à ung autel, est painte image de Nostre Dame, de souveraine maistrise. »

On peut entrer dans l’imaginaire de la mère de Villon en voyant la fresque « Le Jugement Dernier » dans la coupole de l’église du Duomo à Florence (bien qu’elle fut peinte de 1572 à 1579 par Vasari et Zuccari – c’est à dire postérieurement à l’époque de Villon- ).
Si vous vous y rendez, laissez passer les abrutis qui s’empressent de monter au duomo pour faire des selfies (« à l’assaut des chefs d’œuvre, ils veulent tous courir » chantait Brassens dans « Venus callipyge »)  et prenez le temps de détailler les démons. Ils valent leur pesant de lasagnes !

Il faut imaginer la pauvre femme, à genoux dans l’église, tenant une chandelle à la main. Elle embrassait la dalle avant de se relever et c’est à la Vierge, sans nul doute, qu’elle se confiait.
La Vierge, à cette époque, c’est la confidente, celle qui va intercéder, pour la femmelette, le jongleur, le prostituée, le marchand quand viendra l’heure dernière. Elle est protectrice. Médiatrice.
Humaine et divine elle sait tout de la condition des hommes.
D’ailleurs, sans se soucier de théologie, Villon placera la Vierge sur le même pied que la Sainte Trinité.
« Premièrement au nom du père,
Du Fils et du  Saint Esprit
Et de sa glorieuse Mère
Par qui grâce rien ne périt… »
Trouve-t-on au début du « Petit Testament ».

Ne nous y trompons pas, si Villon attribue cette prière à sa mère, elle n’en demeure pas moins, la sienne, l’expression de sa piété et de sa délicatesse. Mais un déconneur comme lui qui cherchait à passer pour un dur, n’a sans doute pas voulu laisser filtrer trop de tendresse de son cœur.
Il écrira plus loin dans « Le Testament »:
« J’entends que ma mère mourra,
Et le sait bien la pauvre femme,
Et le fils pas ne demourra . »

Quant à moi, après moult gaillardises, paillardises, sotties et autres farces, j’ai voulu placer dans « François Villon, corps à cœur… » une chanson ou François regrette le temps où il trottait près de sa mère.
Cette chanson la voici.
Bruno Daraquy l’interprète avec la simplicité qu’il faut.
Ça ne m’étonnerait pas qu’il y ait entendu comme un écho de « Jour de Lessive » de Gaston Couté qu’il a beaucoup fréquenté par delà le temps :
« Ma pauvre mère est en lessive
Maman, maman
Maman, ton mauvais gâs arrive
Au bon moment »

Frères humains, « Ma femme natale » célèbre ce lien indéfectible, indicible, avec celles qui nous donnèrent la vie.
Je me souviens de ma grand-mère berrichonne qui signa l’une de ses lettres d’un « Votre mère à tous ! »
Tout est là.

MA FEMME NATALE   

paroles : Joblin  / musique : Malto  / interprète : Bruno Daraquy


Même si je n’ suis plus  angelot,
Je n’ai pas oublié les étoiles
Qui luisaient  pour moi « p’tit Diavolo »
Dans les yeux de ma femme natale.
Dans les yeux de ma femme natale.

Quand je buvais sous sa voie lactée,
Je goûtais au délice de Tantale,
Je suçais goulûment tout le lait
Sur le sein de ma femme natale.

Je me souviens du rythme et des mots
Qui formaient la chanson de cristal.
Ils pépiaient mieux que tous les moineaux
Aux lèvres de ma femme natale.
Aux lèvres de ma femme natale.

Nul besoin de remparts de courtines
Pour bien discerner le bien du mal ;
L’horizon se pêchait  à la ligne
Dans les bras de ma femme natale.

 Mes pieds s’en vont par tous les sentiers ;
Ils courent après sa jupe et son châle.
Mes pieds voudraient  encor’ sautiller
Sur les pas de ma femme natale.
Sur les pas de ma femme natale.

J’ai connu Marthe Elise et Nina
J’ai chanté  leurs visag’s de vestales.
Jamais aucun ne s’illumina
Du regard de ma femme natale.

Beaux enfants qui naissez dans ce monde,
Plus fragil’s  que le moindre pétale
Je vous souhaite quand l’orage gronde
Tout l’amour  de vos femmes natales .
Tout l’amour de vos femmes natales.

Cette chanson figurera dans l’album enregistré par Bruno Daraquy, si nous parvenons à rassembler l’argent sur Ulule http://fr.ulule.com/francois-villon/

Faites connaître l’opération autour de vous.
Merci à ceux qui nous ont aidés et à tous ceux qui les rejoignent.

D’un point de vue « stratégique », la production de ce disque est très importante car il va nous permettre de toucher certaines « grosses » antennes de radio et de présenter l’ouvrage dans les festivals et lieux de spectacle en plus des salons du livre « classiques ».
C’est une vraie et belle aventure que je voulais voir se concrétiser depuis longtemps. Elle n’a jamais été si près d’aboutir grâce aux talents conjugués des souscripteurs,  de Yil, de Malto, du grand Bruno Daraquy et de ses musiciens : Laurent Bézert et Thomas Garrigou !
Il reste 37 jours.              

Vous pourrez suivre la progression de l’ouvrage mais aussi trouver des extraits du livre et des documents sur le Paris de Villon sur :



Vous pouvez lire l’article que Michel Kemper consacra au spectacle « Frères humains, 17 chansons autour de François Villon, ici : http://www.nosenchanteurs.eu/index.php/2012/04/29/bruno-daraquy-pcc-francois-villon/


 
37 JOURS ! L’opération continue.
Si ce n’est déjà fait, allez donc faire un tour sur
ne serait-ce que pour répercuter l’affaire 
auprès de vos proches et contacts…

J’ai photographié cette très belle figure de pierre 
lors d’une visite au Musée Jacques Cœur à Bourges. 
Peut-être la mère de Villon ressemblait-elle à cette femme…
A droite, un extrait de « François Villon, corps à cœur »


Deux détails de la fresque du jugement dernier dans la coupole de l’église du Duomo à Florence. Même si les peintures sont postérieures à Villon, on voit assez bien ce qui pouvait impressionner sa mère sur celles qui se trouvaient dans l’église des Célestins…

Un extrait de la chanson « Ma femme natale » que Bruno Daraquy 
pourra – je l’espère- enregistrer prochainement.
Cette belle photo et son montage sont l’œuvre de mon amie, 
la photographe Claire Xavier

Comme dit François Morel à  Bruno Lochet dans « Les Deschiens » :
« Allez mon Brrrrrrrunoo ! ! »
http://fr.ulule.com/francois-villon/


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