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Avec « La Ballade des dames
du Temps Jadis » qu’interpréta Brassens, ce fut « La Ballade des
Pendus » interprétée par Reggiani qui m’interpella.
La musique de Louis
Bessières avec ses cuivres un peu rudes, ces tambours mortuaires et le
tourbillon obsédant de l’orgue, vous transporte au Moyen âge et dans l’autre
monde.
Génial !
Je devais avoir une
quinzaine d’années quand mon oncle Pierrot me fit découvrir cette merveille
(avec Brassens, Gainsbourg, Nougaro, Sanson et Le Forestier).
Je ne m’en suis jamais
lassé.
Aussi, lorsqu’il s’est agi
de demander à Malto d’en composer une nouvelle version pour « François
Villon, corps à cœur… », la tâche me sembla-t-elle extrêmement ardue.
Léo Ferré, en a bien donné
une version originale et poignante en mêlant l’un de ses textes au
« monument », mais elle est plutôt déclamée et ça donne
« L’amour n’a pas d’âge ».
Alors ?… Quoi faire
après ces cadors ?…
Il fallait trouver quelque
chose qui soit très bien et bien sûr, différent.
Avec son calme habituel,
Malto s’est attelé à la chose. Il a composé une mélodie sereine et dont
l’esprit apaisé n’en rend le texte que plus touchant, plus inquiétant, plus
frappant.
Daraquy a l’intelligence de
demeurer lui aussi, dans un « outre temps », déjà esprit, déjà
volatil.
Ça me fait penser à
« Saint Max » une chanson d’Allain Leprest
(génie mal connu et pendu
notoire) :
« Quand j’ s’rai dev’nu
du gaz
Quans j’ s’rai dev’nu du
jazz
dans le sax du Bon Dieu …»
La voix profonde, calme,
définitive, de Bruno n’en délivre que mieux les vers de Villon sur
l’ arrangement
« nocturne » de Laurent Bezert, qui dispose quelques harmoniques
judicieuses là où il faut.
Je suis d’autant plus à
l’aise pour en parler que je ne suis intervenu en aucune manière sur cette
adaptation « inloupable ».
Mes petits camarades se sont
mis « au niveau » et le résultat est saisissant.
On ne parle jamais assez des
compositeurs, des arrangeurs et des interprètes.
Le texte est roi. Le texte
est évident et tout quidam un tant soit peu alphabétisé se croit autorisé à en
causer.
Mais ce qui permet aux mots
de voyager, c’est le tempo, c’est la mélodie imaginée par le compositeur…Tout
un savoir faire… Une technique, une sensibilité, une culture…
Et ce n’est pas tout. Encore
faut-il que les bonnes syllabes tombent sur les bonnes notes ; ce que
savent très bien faire des gens comme Bernard Lavilliers, William Sheller,
Véronique Sanson et tous les grands « monstres » dont je n’arrête pas
de vous rebattre les oreilles.
Le père Brassens disait
« On peut être à peu près analphabète et à avoir le don de poser les bons
mots sur les bonnes notes ».
Et puis, pour que la magie
opère, il faut l’intelligence de celui qui lance les mots.
Un interprète de génie comme
Jean Guidoni est capable d’un soir à l’autre, avec exactement le même texte, la
même musique et les mêmes arrangements de faire passer une émotion et des
sentiments complètement différents.
Apparemment, les crétins qui
font la pluie et (rarement) le beau temps dans les médias ne s’en sont jamais
aperçus. Ils sont trop cons. Ils préfèrent inviter d’improbables rappeurs à
casquettes, à bonnets, à tatouages, à froc déchiré aux genoux, à froc sur les
chevilles, à bagouzes, à chaîne, à sourcils savamment tailladés, à cheveux
onctueusement gominés ou a calvitie contrôlée qui viennent ânonner leur
indigence lexicale sur tous les plateaux. Qu’importe !
C’ est ça qu’on appelle des
mecs « stylés » !
C’est vrai. J’exagère. Ils
invitent aussi des couineuses à jupes ceintures qui nous entretiennent de
leur…. « univers »… de pétasses et parfois de grognasses.
Qu’importe qu’elles aient le
QI d’une huître à marée basse dans Puy de Dôme, du moment qu’elles sont
magnifaill’ques !
Quelle farce ! Quelle
merde !
Les commerciaux ont
gagné ! Il est bien plus facile de produire et de vendre 1000 « Rap
ta mère » qu’une chanson de Brel, ou de Leprest, ou de Nougaro…
Faut le temps pour faire
Nougaro, faut avoir enduré certaines frustrations pour faire Gainsbourg. Faut
travailler son instrument, son art, pour faire Sheller…
Brassens sortait un album
tous les 4 ans et il trouvait encore que c’était un peu précipité… Qu’il
n’avait pas tant de choses intéressantes à dire dans un laps de temps aussi
rapproché.
Tout ça a bien changé…
Il faut produire tout et
n’importe quoi… Bien fait, mal fait, peu importe… du moment qu’on va pouvoir le
vendre.
Qui aujourd’hui produirait
Caussimon… à part Pierre Barouh ?… Mais il est vrai que lui n’est pas dans
la logique des golden boys… Sinon, nous aurions encore moins de chance de
connaître des Gérard Pierron ou des Ansaloni…
Mais je m’emporte. Je m’agace.
Je m’énerve. C’est pas bon. C’est pas bien. Ça fait « aigri ». Pire,
ça fait ringard !
Alors qu’il est bien mieux
vu de lécher consciencieusement le fion de tout ce qui peut s’apparenter à du
djeun, à du coooool, à du tendance… et c’est encore plusse mieux quand c’est du
djeun macdonaldisé, du coooool trop cooooool et des tendances bancable… (Enfin,
dans les secondes où elles le demeurent !).
Je disais qu’on ne prêtait
pas assez attention aux compositeurs et aux interprètes comme on se fout éperdument
de la qualité des dessinateurs de BD ou des illustrateurs qui pour une majorité
d’imbéciles ne sont que des exécutants, des grouillots de l’Auteur.
Je regardais récemment une
émission sur Hergé.
Tout le débat fut
principalement axé sur les sujets qu’il a traités, son esprit, les fameuses
injures de capitaine Haddock. Mais rien, rien sur le vocabulaire graphique,
rien sur ce très fragile équilibre qui existe en l’épaisseur d’un trait et ce
que ce trait traduit… rien sur l’encrage… rien sur les couleurs… rien sur la
composition… rien sur la narration graphique, rien sur l’enchaînement des
plans…
Qui sait ce qu’est une
image ?… Qui peut en parler ?… Trois ou quatre journaleux
spécialisés… Mais qui va les comprendre ?… Vu qu’aucun décodage de ce
qu’est la communication visuelle n’est enseigné au bon peuple qui se contente d’avaler des flots d’images sans
sourciller… sans se demander pourquoi elles sont ainsi agencées et ce que ceux
qui les lui diffusent veulent qu’elles signifient…
Et ce n’est pas les malheureux
du 20h qui comme tous les ans, au moment d’Angoulême, vont nous servir toujours
les trois mêmes noms et les trois même platitudes qui vont faire bouger les
choses.
Quand je pense qu’il aura
fallu attendre 2016 pour qu’un auteur comme Hermann soit un peu distingué (je
veux dire « visible du grand public»). Quand je pense qu’en dehors du
milieu BD, Riff Reb’s est inconnu !…
Je préfère encore retourner
au 15ème siècle, tiens !
Avec « La Ballade des
Pendus », Villon saisit son auditoire illico.
« Frères
humains »… ?… Qui dit ça ? Qui parle ? Qui peut attaquer
une discours comme ça ? On ne connaît pas encore E.T… Alors… qui ?…
Les morts !… Et pas n’importe quels morts !… Ceux qui se balancent
au-dessus des têtes des vivants au grand gibet de Montfaucon. Ceux qui
renvoient sur Paris un fumet putride dans le vent d’été.
Plus aucun doute n’est
permis avec « qui après nous vivez. »
Tout de suite s’installe le
propos sur la condition humaine.
Si nous pouvons avoir une
idée plus ou moins précise de l’Histoire Humaine qui s’est déroulée avant notre
naissance, il est carrément frustrant de savoir que tout va continuer sans
nous… et qu’on en aura autant conscience que lorsqu’on ne se soupçonnait même
pas dans la rencontre hasardeuse d’un spermatozoïde et d’un ovule.
Notons que l’homme du Moyen
âge a beaucoup moins de recul que nous pouvons en avoir sur le passé et le
monde qui l’entoure, tant il est empêtré dans ses superstitions, dans un
imaginaire complètement colonisé par la religion et privé du savoir en général.
Sans doute, sommes-nous,
nous aussi « limités » par notre environnement culturel, et
inexorablement pris (pour ne pas dire prisonniers) de notre époque.
Avec les découvertes
scientifiques et technologiques qui s’annoncent, une autre ère, avec d’autres
schémas de pensée, viendra-t-elle à poindre ?…
On peut à peine le concevoir
mais pourtant…
Voilà, où m’entraîne le gars
Villon avec sa « Ballade des Pendus » ; en pleine SF !
Il poursuit avec
« n’ayez les cœurs contre nous endurcis ».
On pourrait croire qu’il
s’agit juste pour les criminels de se faire pardonner leurs actes par les
vivants.
Ça va beaucoup, plus loin.
Ce que disent les morts,
c’est « Regardez-nous ! Regardez-vous ! Nos chairs
qui pourrissent, nos os réduits en poudre sont les mêmes que les vôtres…
Vous êtes composés de ce qui nous décomposent.
Nous avons été pendus par la
Justice des hommes… Alors priez pour nous… Nous sommes faillibles, nous avons
des défauts, mais nous ne sommes pas d’essence diabolique. Nous n’avons rien à
foutre de l’Enfer. Nous sommes tombés, nous sommes des criminels mais nous
sommes des humains comme vous, avec cette petite flamme, cette aspiration à
être plus que de la matière organisée, oui, cette petite flamme que l’on
appelle « âme ».
Et d’ailleurs, ne
composons-nous pas tous la même humanité ?…
Alors ? …
Que l’humanité se regarde
telle qu’elle est et qu’elle se présente humble et miséricordieuse à son
créateur. »
Qui est coupable ?…
Qui ? … finalement ?…
Villon et ses contemporains
pensaient sans doute que Dieu seul avait la réponse.
Ça faisait une perspective.
C’est pas tout ça… La pendule Ulule continue son décompte.
Il reste 32 jours.
32 jours pour rassembler la
somme qui permettra à Bruno Daraquy et à ses musiciens de vous enregistrer les
chansons dont je vous cause depuis quelque temps.
Alors si vous voulez nous
aider, tous sur http://fr.ulule.com/francois-villon/
Où
plein de copains et plein de gens que je n’ai pas encore la joie de connaître
ont décidé de nous accompagner dans cette aventure. Un grand MERCI à eux !
D’un point de vue « stratégique », la production du
disque est très importante car elle va nous permettre de toucher certaines «
grosses » antennes de radio et de présenter l’ouvrage dans les festivals
et lieux de spectacle en plus des salons du livre « classiques ».
C’est une vraie et belle aventure que je voulais voir se
concrétiser depuis longtemps. Elle n’a jamais été si près d’aboutir grâce
aux talents conjugués des souscripteurs, de Yil, de Malto, du grand Bruno
Daraquy et de ses musiciens : Laurent Bézert et Thomas Garrigou !
Vous pourrez suivre la progression de l’ouvrage mais aussi trouver
des extraits du livre et des documents sur le Paris de Villon sur :
Vous pouvez lire l’article que Michel Kemper consacra
au spectacle « Frères humains, 17 chansons autour de François Villon,
ici : http://www.nosenchanteurs.eu/index.php/2012/04/29/bruno-daraquy-pcc-francois-villon/
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Cette chanson, vous pourrez l’entendre, si l’opération Ulule http://fr.ulule.com/francois-villon/arrive à nous faire rassembler l’argent nécessaire à l’enregistrement… |
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Il y a une reconstitution de Montfaucon pas mal du tout au
début de la deuxième partie du téléfilm « La vie de François Villon »
avec Pagny
https://www.youtube.com/watch?v=llwbl1a60sk |
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Et comme dirait François Morel : « Alleeeez, mon Brrrrrrrunoooo ! » |
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