vendredi 23 septembre 2016

35 JOURS POUR FRANÇOIS VILLON « La carpe et le lapin »


financement participatif sur http://fr.ulule.com/francois-villon/


En 2016, nous sommes habitués à voir des images partout ; des affiches, des photos, des dessins et autres pictogrammes tout le temps, dans la rue sur nos écrans, nos smart phones…
Au 15ème siècle, les images étaient plus rares mais bien présentes.
Elles étaient réalisées par des enlumineurs de parchemins et celles des peintres ornaient les murs des églises (dont les extérieurs pour beaucoup, présentaient maints personnages, maintes scènes en couleur) et puis il y avait les enseignes.
Des enseignes, il y en avait plein Paris.
Simples planches peintes ou éléments de fer forgé, elles se balançaient à des chaînes, à des tringles ou étaient accolées aux murs des maisons.
C’était toute une imagerie qui venait éclairer une population d’analphabètes sur la nature des activités qui s’exerçaient en telle maison, en tel hôtel.
Les jours de grand vent, on entendait un concert assourdissant de chocs, de cliquetis et de grincements.
A croire que l’ambiance était sensiblement la même au 19ème siècle puisque Baudelaire écrira en 1857 dans « Les métamorphoses du vampire » :
« A mes côtés, au lieu du mannequin puissant
Qui semblait avoir fait provision de sang,
Tremblaient confusément des débris de squelette,
Qui d'eux-mêmes rendaient le cri d'une girouette
Ou d'une enseigne, au bout d'une tringle de fer,
Que balance le vent pendant les nuits d'hiver »
Quant à Rimbaud, en 1873 dans « Une saison en enfer » (Délires II « Alchimie du verbe »), il mentionnera à propos du charme de toutes ces quincailles :
« J'aimais les peintures idiotes, dessus de portes, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires ; la littérature démodée, latin d'église, livres érotiques sans orthographe, romans de nos aïeules, contes de fées, petits livres de l'enfance, opéras vieux, refrains niais, rythmes naïfs. »

Cet attrait pour les enseignes n’avait pas échappé à Villon et à ses « compaings de galle » qui s’amusaient à les marier, les soirs de fêtes et de beuveries…
Après les avoir décrochées de leurs emplacements habituels, ils les brandissaient, les faisaient tournoyer, et les accouplaient parfois fort explicitement.
On se doute que François a du brailler quelques vers à la va comme j’te rime en ces diverses occasions…
Peut-être y avait-il de belles trouvailles poétiques à jamais enterrées dans « la fosse commune du Temps » (Brassens « Le Testament »).
Dans « François Villon, corps à cœur », j’ai voulu retrouver l’esprit de ce que pouvaient être ces fameux mariages d’enseignes.
Et ça donne la chanson « La carpe et le lapin » rythmée à la batterie par un véritable Garrigou garou !
Il faut voir (et surtout entendre !) Bruno Daraquy balancer cette harangue…
Ce thème de chanson -forcément composite- puisqu’on y peut sauter du coq à l’âne ou de la carpe au lapin, offre une grande liberté dans l’agencement des images.
Je me suis efforcé de reprendre un maximum d’enseignes dont l’ existence fut attestée par différents historiens et j’avoue que j’en ai inventé deux ou trois pour le plaisir et pour que ça sonne au mieux !
Voici donc des extraits de « La carpe et le lapin » (Amateurs de Charles d’Orléans et d’autres préciosités, je vous engage à rejoindre illico les doux princes et nobles dames  - y’ en a plein le Puy du Fou- pour figurer les gentils pastoureaux sans lire ce qui va suivre »…
A bon entendeur, tchao !

LA CARPE ET LE LAPIN
(Joblin / Malto)

Pour le plaisir de la déconne,
J’ai marié « L’ Diable » et « La Madone ».
Pour le plaisir de la déconne,
J’ai marié « L’ Pape » et « La catin »,
Marié la carpe et le lapin

Refrain


Comme la couille avec la couille,
Comme la garce avec la chtouille,
Comme le moine et le latin,

Marions la carpe et le lapin !

Comme les godets aux godets
Qui tant chantent à s’entrechoquer,
Comme la peine et la putain,
Marions la carpe et le lapin !


Aux « Quinz’-vingt »*  je veux que reviennent                                 *L’hôpital des  aveugles

« Les lunettes » et puis « La Lanterne ».

« Les fils Hémon » sont sur « Margot »,
« La Truie qui fil ‘ »* sous « L’  Papegault **».      * célèbre taverne fréquentée par Villon  ** perroquet

Si « Le Papegault » est enroué ;                
On coll’ra l’ coq sur « L’Asne Rayé ».

Francs buveurs de « La Sainte Table »,
Mettez « L’  Pied d’ Fer » au « Cul du Diable »            !
             
Comme la couille avec la couille,
Comme la garce avec la chtouille,
Comme le moine et le latin,

Marions la carpe et le lapin !

Comme les godets aux godets,
Qui tant chantent à s’entrechoquer,
Comme la peine et la putain,

Marions la carpe et le lapin ! »


Vous voyez le genre…
Avec ce « « Pied de fer » au « Cul du Diable » », j’ai voulu respecter la tournure d’esprit de Villon qui marque souvent ses distances avec le Malin.
« Prince Jésus qui sur tous à maîtrie
Garde qu’ Enfer n’ait sur nous seigneurie
à lui n’ayons que faire ni que souldre ! »
(« La ballade des pendus »)
« Paradis saint où sont harpes et luths
Et un Enfer où damnés sont bouillus
L’un me fait peur, l’autre joie et liesse »
 (« Ballade pour prier Notre Dame »)

« La Carpe et le Lapin » est  jubilatoire à chanter sur la musique de Malto et avec des copains, of course ! (Evitez peut-être de l’interpréter devant belle maman !).

Comme le chantait le grand Georges :

« Les chansons de salle de garde
Ont toujours été de mon goût,
Et je suis bien malheureux, car de
Nos jours on n'en crée plus beaucoup.
Pour ajouter au patrimoine
Folklorique des carabins,
J'en ai fait une, putain de moine,
Plaise à Dieu qu'elle plaise aux copains. »
  Brassens « Mélanie »


« La Carpe et le Lapin » figurera donc parmi les titres rassemblés sur le CD si notre opération de financement participatif http://fr.ulule.com/francois-villon/ est couronnée d’un succès qui ne dépend que du nombre de souscripteurs.
Faites connaître l’opération autour de vous.
Un grand merci à tous ceux qui y ont déjà participé un peu ou beaucoup.
Encore 35 jours !

D’un point de vue « stratégique », la production du disque est très importante car elle va nous permettre de toucher certaines « grosses » antennes de radio et de présenter l’ouvrage dans les festivals et lieux de spectacle en plus des salons du livre « classiques ».
C’est une vraie et belle aventure que je voulais voir se concrétiser depuis longtemps. Elle n’a jamais été si près d’aboutir grâce aux talents conjugués des souscripteurs, de Yil, de Malto, du grand Bruno Daraquy et de ses musiciens : Laurent Bézert et Thomas Garrigou !
                       

Vous pourrez suivre la progression de l’ouvrage mais aussi trouver des extraits du livre et des documents sur le Paris de Villon sur :



Vous pouvez lire l’article que Michel Kemper consacra au spectacle « Frères humains, 17 chansons autour de François Villon, ici : http://www.nosenchanteurs.eu/index.php/2012/04/29/bruno-daraquy-pcc-francois-villon/






35 JOURS ! Tic tac tic tac tic tac…. à la pendule... à la pendULULE !
http://fr.ulule.com/francois-villon/



L’Île de la cité, le quartier Notre-Dame, ça ressemblait à ça 
(pour peu qu’on soit un pigeon, un corbeau, un gerfaut, un épervier, 
un moineau ou un ange avec de belles ailes multicolores !)
En bas, les maisons, serrées contre les autres et leurs enseignes.

Des enseignes… Des enseignes… partout des enseignes !

A gauche, Villon devant son écritoire.
A droite, Reggiani dans le « François Villon » d’André Zwobada, 
un « biopic » tourné pendant l’occupation en 1945.
Dans un livre de lecture de 5ème, j’avais une image tirée 
du film que j’avais du voir vers douze ans 
et dont j’avais de très vagues souvenirs.
Je n’ai eu de cesse de le retrouver. 
Et comme pour toutes ces choses sur lesquelles 
on a beaucoup fantasmé, j’ai été déçu.
S’il est très plaisant de voir Reggiani dans le rôle titre 
et de retrouver Jean-Roger Caussimon 
dans l’une de ses premières apparitions cinématographiques, 
le scénario de Mac Orlan, n’en demeure pas moins 
un peu chiant, un peu soporifique.
Peu de moyens, pas de rythme, 
une approche vieillotte du sujet...
Pour l’anecdote, il semble que Léo Ferré 
se soit fâché avec Pierre Mac Orlan 
parce que ce dernier avait attribué à François 
un rôle de « balance »…
Ça a valu au Pierrot que Léo devait ramener en voiture, 
d’être abandonné sur le bord de la route ! 
(C’est du moins ce que Ferré lui-même 
aurait raconté à Philippe Val).
Le grand film sur Villon reste à faire.
A noter que le téléfilm, « La vie de François Villon » 
de Sergiu Nicolaescu avec Florent Pagny 
et l’excellent Bernard Farcy fut très réussi. 
Ce qui n’est pas le cas de « Je, François Villon, voleur, 
assassin, poète » d’après le roman de Jean Teulé.
Comme quoi, un bon livre 
ne fait pas obligatoirement un bon film…








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire