financement participatif sur
http://fr.ulule.com/francois-villon/
En 2016, nous sommes
habitués à voir des images partout ; des affiches, des photos, des dessins
et autres pictogrammes tout le temps, dans la rue sur nos écrans, nos smart
phones…
Au 15ème siècle,
les images étaient plus rares mais bien présentes.
Elles étaient réalisées par
des enlumineurs de parchemins et celles des peintres ornaient les murs des
églises (dont les extérieurs pour beaucoup, présentaient maints personnages,
maintes scènes en couleur) et puis il y avait les enseignes.
Des enseignes, il y en avait
plein Paris.
Simples planches peintes ou
éléments de fer forgé, elles se balançaient à des chaînes, à des tringles ou
étaient accolées aux murs des maisons.
C’était toute une imagerie
qui venait éclairer une population d’analphabètes sur la nature des activités
qui s’exerçaient en telle maison, en tel hôtel.
Les jours de grand vent, on
entendait un concert assourdissant de chocs, de cliquetis et de grincements.
A croire que l’ambiance
était sensiblement la même au 19ème siècle puisque Baudelaire écrira en 1857
dans « Les métamorphoses du vampire » :
« A mes côtés, au lieu du
mannequin puissant
Qui semblait avoir fait
provision de sang,
Tremblaient confusément des
débris de squelette,
Qui d'eux-mêmes rendaient le
cri d'une girouette
Ou d'une enseigne, au bout
d'une tringle de fer,
Que balance le vent pendant
les nuits d'hiver »
Quant à Rimbaud, en 1873
dans « Une saison en enfer » (Délires II « Alchimie du verbe »), il mentionnera
à propos du charme de toutes ces quincailles :
« J'aimais les peintures
idiotes, dessus de portes, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures
populaires ; la littérature démodée, latin d'église, livres érotiques sans
orthographe, romans de nos aïeules, contes de fées, petits livres de l'enfance,
opéras vieux, refrains niais, rythmes naïfs. »
Cet attrait pour les
enseignes n’avait pas échappé à Villon et à ses « compaings de
galle » qui s’amusaient à les marier, les soirs de fêtes et de beuveries…
Après les avoir décrochées
de leurs emplacements habituels, ils les brandissaient, les faisaient
tournoyer, et les accouplaient parfois fort explicitement.
On se doute que François a
du brailler quelques vers à la va comme j’te rime en ces diverses occasions…
Peut-être y avait-il de
belles trouvailles poétiques à jamais enterrées dans « la fosse commune du
Temps » (Brassens « Le Testament »).
Dans « François Villon,
corps à cœur », j’ai voulu retrouver l’esprit de ce que pouvaient être ces
fameux mariages d’enseignes.
Et ça donne la chanson
« La carpe et le lapin » rythmée à la batterie par un véritable
Garrigou garou !
Il faut voir (et surtout
entendre !) Bruno Daraquy balancer cette harangue…
Ce thème de chanson
-forcément composite- puisqu’on y peut sauter du coq à l’âne ou de la carpe au
lapin, offre une grande liberté dans l’agencement des images.
Je me suis efforcé de
reprendre un maximum d’enseignes dont l’ existence fut attestée par différents
historiens et j’avoue que j’en ai inventé deux ou trois pour le plaisir et pour
que ça sonne au mieux !
Voici donc des extraits de
« La carpe et le lapin » (Amateurs de Charles d’Orléans et d’autres
préciosités, je vous engage à rejoindre illico les doux princes et nobles
dames - y’ en a plein le Puy du Fou-
pour figurer les gentils pastoureaux sans lire ce qui va suivre »…
A bon entendeur,
tchao !
LA CARPE ET LE LAPIN
(Joblin / Malto)
Pour le plaisir de la
déconne,
J’ai marié « L’
Diable » et « La Madone ».
Pour le plaisir de la
déconne,
J’ai marié « L’
Pape » et « La catin »,
Marié la carpe et le lapin
Refrain
Comme
la couille avec la couille,
Comme la garce avec la
chtouille,
Comme
le moine et le latin,
Marions la carpe et le lapin !
Comme les godets aux godets
Qui tant chantent à
s’entrechoquer,
Comme la peine et la putain,
Marions la carpe et le
lapin !
…
Aux « Quinz’-vingt »* je veux que reviennent *L’hôpital des aveugles
« Les lunettes » et puis « La
Lanterne ».
« Les
fils Hémon » sont sur « Margot »,
« La Truie qui
fil ‘ »* sous « L’ Papegault **». * célèbre
taverne fréquentée par Villon **
perroquet
Si « Le Papegault » est
enroué ;
On coll’ra l’ coq sur
« L’Asne Rayé ».
Francs buveurs de « La
Sainte Table »,
Mettez « L’ Pied d’ Fer » au « Cul du
Diable » !
Comme la couille avec la
couille,
Comme la garce avec la
chtouille,
Comme le moine et le latin,
Marions la carpe et le lapin !
Comme les godets aux godets,
Qui tant chantent à
s’entrechoquer,
Comme la peine et la putain,
Marions la carpe et le lapin ! »
Vous voyez le genre…
Avec ce « « Pied
de fer » au « Cul du Diable » », j’ai voulu respecter la
tournure d’esprit de Villon qui marque souvent ses distances avec le Malin.
« Prince Jésus qui sur
tous à maîtrie
Garde qu’ Enfer n’ait sur
nous seigneurie
à lui n’ayons que faire ni
que souldre ! »
(« La ballade des
pendus »)
« Paradis saint où sont
harpes et luths
Et un Enfer où damnés sont
bouillus
L’un me fait peur, l’autre
joie et liesse »
(« Ballade pour prier Notre Dame »)
« La Carpe et le
Lapin » est jubilatoire à chanter
sur la musique de Malto et avec des copains, of course ! (Evitez peut-être
de l’interpréter devant belle maman !).
Comme le chantait le grand
Georges :
« Les chansons de salle
de garde
Ont toujours été de mon goût,
Et je suis bien malheureux, car de
Nos jours on n'en crée plus beaucoup.
Pour ajouter au patrimoine
Folklorique des carabins,
J'en ai fait une, putain de moine,
Plaise à Dieu qu'elle plaise aux copains. »
Ont toujours été de mon goût,
Et je suis bien malheureux, car de
Nos jours on n'en crée plus beaucoup.
Pour ajouter au patrimoine
Folklorique des carabins,
J'en ai fait une, putain de moine,
Plaise à Dieu qu'elle plaise aux copains. »
Brassens « Mélanie »
« La Carpe et le
Lapin » figurera donc parmi les titres rassemblés sur le CD si notre
opération de financement participatif http://fr.ulule.com/francois-villon/
est couronnée d’un succès qui ne dépend que du nombre de souscripteurs.
Faites
connaître l’opération autour de vous.
Un
grand merci à tous ceux qui y ont déjà participé un peu ou beaucoup.
Encore
35 jours !
D’un point de vue « stratégique », la production du
disque est très importante car elle va nous permettre de toucher certaines «
grosses » antennes de radio et de présenter l’ouvrage dans les festivals
et lieux de spectacle en plus des salons du livre « classiques ».
C’est une vraie et belle aventure que je voulais voir se
concrétiser depuis longtemps. Elle n’a jamais été si près d’aboutir grâce
aux talents conjugués des souscripteurs, de Yil, de Malto, du grand Bruno
Daraquy et de ses musiciens : Laurent Bézert et Thomas Garrigou !
Vous pourrez suivre la
progression de l’ouvrage mais aussi trouver des extraits du livre et des
documents sur le Paris de Villon sur :
Vous pouvez lire l’article
que Michel Kemper consacra au spectacle « Frères humains, 17 chansons
autour de François Villon, ici : http://www.nosenchanteurs.eu/index.php/2012/04/29/bruno-daraquy-pcc-francois-villon/
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35 JOURS ! Tic tac tic tac tic tac…. à la pendule... à la pendULULE !
http://fr.ulule.com/francois-villon/ |
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Des enseignes… Des enseignes… partout des enseignes ! |
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