« … Dessus son nez lui
en fais un écrit…»
François Villon « Ballade de la grosse
Margot »
financement participatif sur
http://fr.ulule.com/francois-villon/
Dans « La Ballade de la grosse Margot », Villon raconte
comment avec un éclat de bois il fait un « écrit » sur le
tarbouif de la grosse quand elle ne lui
rapporte pas de thunes…
Maquereau, ça n’assure pas forcément la bonne fortune.
Il suffit que la morue soit mal lunée, que des malfaisants
viennent lui chercher des noises… Il faut régler toutes ces choses… Négocier…
Châtier… ou pousser la gueulante qui va bien pour remettre tout le monde au pas
dans les ruelles de la marge.
C’est un métier.
Un métier qui n’a rien d’un p’tit boulot lorsqu’il s’agit de
cornaquer une mammouthesse qui fait plusieurs fois son poids.
L’explication avec la jouvencelle s’avère très compliquée quand
elle est bourrée et que son protecteur tient également une murge carabinée…
Soyons sûrs que le fameux «écrit » que François veut lui
graver sur le groin tient plus du gnon, de la beigne et sera tracé à l’encre
violacée des ecchymoses plutôt qu’en jolies carolines ou en lettrines gothiques
formant en acrostiche le prénom d’une dame de cœur…
Mais au fait, comment écrivait-on à l’époque ?
A l’occasion de l’exposition « Anges et superhéros dans la
Bande Dessinée » au Scriptorial du Mont Saint-Michel, qui présentait
notamment nombre de planches de « La Légende Dorée », Olivier Le Discot
et moi avons pu voir tout un outillage qui permettait aux scribes et étudiants
de travailler.
J’en profite pour remercier Fabienne Dorey, la directrice du
scriptorial et Pierre-Yves Paris pour le travail admirable qu’il abattirent
pour réaliser cette expo et pour leur accueil somptueux !
Donc, nous pûmes voir des tablettes de cire, qui permettaient de
prendre des notes et de les effacer en faisant fondre ladite cire.
Si vous passez par Avranches, arrêtez-vous au Scriptorial. C’est un
musée moderne et passionnant. Vous y verrez toutes sortes d’ouvrages très
anciens, incunables, parchemins enluminés, divers outils pour tailler les
plumes, des réceptacles pour les encres, des écritoires…
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Les tablettes de cire qui
permettaient de prendre
des notes rapides avec le
stylet…
Ces notes étant recopiées
au propre, il n’y avait
plus qu’à refondre la cire et à recommencer. |
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Et voilà de quoi obtenir une plume des plus affûtées… |
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A gauche, deux moines
copistes.
N’allez pas croire que
les livres étaient ainsi posés
à la verticale (sauf
quand ils étaient utilisés).
Les reliures étaient très
souvent renforcées de « clous »,
d’armatures de fer pour
qu’on puisse les ranger à
l’horizontale sans qu’ils
soient endommagés par
leurs propres poids.
Jean-Jacques Annaud explique
tout ça très bien dans ce
passionnant documentaire
traitant du making of de
« Le Nom de La Rose »
tout aussi passionnant
que le film lui-même.
A droite, encore une
sublime photo de Claire Xavier
http://clairexavier.blogspot.fr prise au musée de Cluny.
J’y ai glissé le nom des
principaux auteurs étudiés
dans les universités. |
et bien sûr, tout ce qu’il faut savoir sur le Mont Saint-Michel.
Au Moyen âge, la lumière dépend presque exclusivement de
l’ensoleillement de la journée. Les cierges, les bougies de cire blanche
coûtent cher… On utilise des chandelles de suif jaunâtres pour s’éclairer la
plupart du temps. Elles puent en se consumant.
Les cierges de belle cire blanche sont réservés aux nobles et aux
grandes fêtes liturgiques.
C’est la lumière de l’ouvroir du notaire Ferrebouc qui attirera
Villon et ses copains en décembre 1462. Et c’est à la suite d’un chahut et
d’une bagarre qu’ils se retrouveront sous les verrous.
Ferrebouc est un notable qui a divers pignons sur diverses rues.
Notaire apostolique, il fait bosser ses employés très tard dans la
nuit.
Il se moque éperdument des ordonnances royales qui règlent les
activités et le temps de travail. Il est protégé par le Pape. Alors, il
exploite ses clercs en toute impunité.
Heureusement qu’il y a des
turlupins pour mettre un peu d’animation nocturne…
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A gauche : Après la
bagarre qui opposa les notaires
à Villon et ses copains,
maître Ferrebouc devait être
dans cet état…
A droite : Un copiste. |
Et voilà encore un des temps fort de « François Villon, corps
à cœur »…
Si vous voulez écouter les turlupins Daraquy, Bezert et Garrigou
vous interpréter des chansons de et autour de Villon, vous pouvez les aider en
jetant quelques écus dans l’escarcelle « Ululle ».
Ce financement participatif http://fr.ulule.com/francois-villon/
est destiné à couvrir les frais de studio.
MERCI a tous ceux qui nous
ont aidés et nous aident à réaliser ce projet !
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Quelques vieilles
éditions des années 40.
Notamment à droite, le
scénario de Mac Orlan
pour le film d’André Zwobada avec Reggiani. |
D’un point de vue « stratégique », la production du
disque est très importante car elle va nous permettre de toucher certaines «
grosses » antennes de radio et de présenter l’ouvrage dans les festivals
et lieux de spectacle en plus des salons du livre « classiques ».
C’est une vraie et belle aventure que je voulais voir se
concrétiser depuis longtemps. Elle n’a jamais été si près d’aboutir grâce
aux talents conjugués des souscripteurs, de Yil, de Malto, du grand Bruno
Daraquy et de ses musiciens : Laurent Bézert et Thomas Garrigou !
Vous pourrez suivre la progression de l’ouvrage mais aussi trouver
des extraits du livre et des documents sur le Paris de Villon sur :
Vous pouvez lire l’article que Michel Kemper consacra
au spectacle « Frères humains, 17 chansons autour de François Villon,
ici : http://www.nosenchanteurs.eu/index.php/2012/04/29/bruno-daraquy-pcc-francois-villon/
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