mardi 11 avril 2023

 

GASTON COUTE, VRAIE DOCUMENTATION ET PASTICHES (1)

Comme je l’ai précédemment écrit, l’album « Dans les sillons de Gaston Couté » est composé d’adaptations en BD de 13 poèmes-chansons de Couté. 

Ces textes sont découpés en cartouches narratifs ou en phylactères lorsque je décide de placer certains vers dans la bouche de tel ou tel personnage. 

Pour ce qui est du dessin, j’ai réuni une grosse documentation afin de m’approcher au plus près de l’époque évoquée. Les récits sont ponctués (et même prolongés) par la représentation de « photos » ou de docs réinterprétés ou pastichés .



 Ainsi pour « Chanson de Braconnier » les couvs du journal « L’œil de la police » m’ont permis d’en récréer une (ci-dessus) . 



Grâce au Musée régional d’Auvergne de Riom j’ai découvert le cuvier que j’ai représenté dans « Jour de lessive ». J’ai ponctué cette même histoire par une image de lavandières traitées dans l’esprit des photos colorisées de 1900. 




La chanson « Les mangeux d’terre » se termine par un incendie déclenché par le narrateur après qu’il se soit fait jeter par « les mangeux  d’terre », c’est-à-dire par certains paysans avides de rentabiliser la moindre parcelle de terre. C’est l’occasion pour moi de produire cet étonnant « masque à respirer dans les milieux irrespirables » utilisé par les pompiers dans les années 1912. En plus du réjouissant oxymore de l’intitulé qui définit ce matériel, on remarquera l’aspect surprenant (voir improbable de ce machin). Il a vraiment le look momoche de tout ce qui s’est conçu pendant la « Grande Guerre », toutes ces inventions merveilleusement hideuses que Jacques Tardi a si bien mis en scène dans ses albums consacrés à cette période. Si cette photo fait allusion à l’incendie de Couté, j’adresse un clin d’yeux au Gaston car « l’atmosphère irrespirable de l’époque », c’est celle du conformisme pataud, qui veut que tout le monde s’habille pareil, que tout le monde soit baptisé, aille à la messe, fasse sa communion, se marie avant de faire des gniards qui feront exactement les mêmes choses. Chausser les pantoufles moisies de grand-papa… voilà le but d’une vie ! L’atmosphère irrespirable, c’est celle qui fait se méfier de quiconque n’est pas de son village, de sa famille… Des gens comme Rimbaud, Couté, Camille Claudel et tout un tas d’autres « arcandiers » font figures de galvaudeux, de « comédiens »… Bref, de « mondes » qui sont pas comme tout le monde.



 Autre pastiche pour « La complainte des terr’-neuvas » qui s’achève par une une de « La Dépêche Bretonne » que j’ai quelque peu bidouillée pour présenter l’évasion du bagnard «Daquary » (sous les traits duquel beaucoup d’entre vous auront reconnu Bruno Daraquy). Si j’ai pastiché le style des vieilles photos, j’ai également adopté le ton journalistique de l’époque pour rédiger l’article…



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