#MonsterSongs,
chanson d’effroi et de frissons
Deux fois ne font pas
coutume, mais par deux fois, cet éditeur ( #Y.I.L.) de bandes dessinées,
sort de ses presses un ovni conjuguant livre et disque. Non des monstruosités,
loin s’en faut, mais ce livre là se nomme MonsterSongs et se présente en deux produits
différents.
À l’origine, un beau
livre fantastique, avec des histoires à ne surtout pas dormir : #MonsterLand, de
Jean-Pierre #Joblin et d’Olivier #LeDiscot. Et désormais ce livre-disque en
guise de second tome : MonsterSongs.
MonsterSongs, donc. En fait quatorze chansons interprétées par Lou
#Saintagne, écrites par Joblin, composées presque toutes par #Malto
(une par Joblin, l’autre par Lulu Borgia) par ailleurs arrangeur du disque.
Un disque dans un écrin
où, pour mieux entrer dans les chansons (pour les prolonger aussi), nous sommes
invités d’abord à lire un récit, La
Perruque, nouvelle pièce de la série MonsterLand,
dont les chansons sont en partie inspirées, comme elles le sont aussi de la
littérature fantastique, d’Edgar #Poe à #Maupassant. De #Baudelaire
et de #Villon aussi.
Si vous appréciez les
histoires sombres où l’horreur vous attend à chaque coin de page, à chaque
plage, où les coupe-gorge sont légion, alors vous aimerez plus que de raison. « Nos crânes craquent nos
dents déraillent / On donne dans l’horreur surannée / Face à vos warriors qui
mitraillent / Les glace-murailles font rigoler »
Tout est
du même acabit, glaçant et un tantinet sanguinolent.La chanson fait peu dans ce
genre habituellement. Est-ce d’avoir aux 18e et 19e siècle, par ses colporteurs, raconté tant de crimes, mis en rimes
tant de criminels, de Joseph Vacher, le tueur de bergers, à Landru, le coupeur
de dames, qu’elle s’est tue, toujours est-il qu’elle a depuis longtemps déserté
ce champ d’investigation, ces chants d’effroi et de frissons.
Tout juste il y a
quelques années, Thomas Fersen s’en était fait un malin plaisir, sur tout un
album (Je suis au paradis, 2011).
Là, par Joblin et
Saintagne, on replonge dans l’hémoglobine, on se refait une santé !
« Démon d’ébène,
diable moqueur / Retire ton bec froid de mon cœur / Retourne à ta nuit de
malheur ! »
Chansons nocturnes où
s’ébattent Dieu et Diable, faites de demeures lugubres, de cercueils comme s’il
en tombe, de lits et de pieux, de voletées de chauve-souris…
« Aussi ne me
réveillez pas / Quand sous ma chevelure de lierre / J’entends des voix,
j’entends des pas / J’écoute le murmure des pierres ».
Stylée #Gréco ou
#Mischler dans la voix, Lou Saintagne fait merveille, chaleur au sein de textes
souvent glacés (« On a du froid dans les entrailles… »)
mais pas sans humour (parfois) ni amour, alternant l’ombre et la lumière, le
désir et bien pire (« Moi j’ai du goût pour les vampires / Les
vampires avec des dents »), épousant toute situation, ajoutant
même aux dramaturgies. Jolie interprétation d’une artiste méconnue, qui évolue
certes dans la chanson mais aussi dans nombre de disciplines des arts tels que
cinéma, télé et radio, danse et publicité.
C’est excellent !
Tant qu’on aimerait voir sur scène une telle sélection de chansons par cette
dame.
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